Un instrument mythique

Le témoin de l'école Neo-classique

Voici ce qu'en dit Hervé Caill, facteur d'orgues, qui l'a démonté :

 

Il s’agit d’un grand orgue de l’école « néo-classique » qui permet l’interprétation du plus large répertoire allant des musiciens de la Renaissance à nos contemporains.
Il se composait avant démontage de 3 claviers manuels de 61 notes et d’un grand pédalier de 32 notes.

Installé en 1931 dans la grande chapelle par les frères et quelques élèves, l’Orgue du Likès a été relevé en 1951/55 par Bouvet de Nantes.
Les transmissions sont alors électrifiées, certains registres dédoublés, et la console entièrement refaite avec une multitude d’accessoires.

Mis en valeur à de nombreuses occasions par des grands noms de la musique comme Gérard Pondaven ou Michel Magne (voir "Ils l'ont pratiqué"), l’orgue de la chapelle du Likès mérite une véritable renaissance afin de devenir le témoin unique d‘une facture très typée et d’une esthétique musicale hors du commun.

Disposition de l'instrument au démontage

Dans sa disposition actuelle, l’Orgue du Likès ne présente pas une cohérence structurelle intégrale, différents éléments prenant appui sur le mur arrière de la chapelle et une partie de la charpente d’origine ayant été démontée.
Le buffet non porteur est limité à une façade légère et deux cotés simplement plaqués à la charpente.
Les tuyaux de façade, simples demi-rondins de bois peints « façon aluminium » laissent apparaître quelques traces des peintures anglaises d’origine.

La soufflerie, modifiée par Bouvet, est constituée d’un énorme soufflet à tables parallèles d’une facture étrangère à l’instrument d’origine.
Les grandes armoires électriques, installées par Bouvet, sont totalement obsolètes et pourraient être réduites à un petit boîtier électronique n’excédant pas la taille d’une boite à lettre.
L’ensemble du câblage électrique est réalisé sans la moindre précaution de sécurité ni protection usuelle.

Les redresseurs électriques sont énormes et eux aussi hors normes, sans protection ni mise à la terre efficace.
Le ventilateur électrique est assez bruyant et régulé par une boite à clapets particulièrement sonore.

L’Orgue du Likes comprend un total de 2339 tuyaux dont 85% sont de facture anglaise du 19ème siècle.
Nous avons entre autres 449 tuyaux en bois qui servent à la Pédale mais aussi aux manuels avec notamment 4 jeux très originaux et uniques, aux sonorités suaves typiquement anglaises.

Les tuyaux des principaux sont pour la plupart construits en plomb particulièrement épais ce qui leur donne une fondamentale très prononcée et beaucoup de couleur.
Les anches présentent des particularités de taille et de courbure des languettes qui leurs donnent un éclat et une brillance très prononcés.

Etant donné la multitude de sonorités toutes différentes et qui se marient pourtant toutes entre elles, la palette sonore de l’orgue du Likes est comme la palette d’un peintre qui, par son imagination peut laisser ses doigts et ses pieds dessiner une fresque musicale sans fin.

Composition de l'orgue : 40 jeux

 

Gd Orgue 61 notes :

Positif 61 notes :

Récit 61 notes

Pédale 32 notes :

 

Bourdon 16’

Montre 8’

Flûte 8’

Bourdon 8’

Prestant 4’

Doublette 2’

Plein jeu III rgs

Chromorne 8’

 

Principal 8’

Dolce 8’

Prestant 4’

Flûte 4’

Nazard 2 2/3’

Flageolet 2’

Tierce 1 3/5’

Plein jeu IV rgs

Trompette 8’

Clairon 4’

 

Gambe 8’

Flûte 8’

Cor de Nuit 8’

Céleste 8’

Dulciane 4’

Flûte 4’

Cymbale III

Cornet III à C1

Bombarde acc 16’

Trompette 8’

Clairon 4’

Basson Hautbois 8’

 

 

Soubasse 32’ *

Flûte 16’

Soubasse 16’

Principal 8’

Flûte 8’

Dolce 8’

Flûte 4’

Bombarde 16’ *

Trompette 8’ *

Clairon 4’ *

 

 

Archives sonores

Ce CD comprenant 20 œuvres enregistrées est en vente au Likès
Ce CD comprenant 20 œuvres enregistrées est en vente au Likès

En 2009, à l'initiative  de Dominique Le Guichaoua et de Jakez Bernard, tous deux anciens du Likès, une anthologie de cet orgue a été "mastérisée" à partir d'anciens enregistrements.

 

Nous pouvons écouter un échantillon de ce CD, les droits étant protégés.

Il s'agit de Quatre pièces bretonnes, avec Gérard Pondaven à l'orgue